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Sherbrooke fait figure de cancre pour ses bibliothèques

ALAIN GOUPIL alain.goupil@latribune.qc.ca

SHERBROOKE — À quoi devraient ressembler les bibliothèques municipales de Sherbrooke? Leur désuétude, démontrée dans une étude commandée par la Ville, doit-elle être l’occasion de les redéfinir, comme l’ont fait d’autres villes du Québec, au grand bonheur de leur population?

Une chose est certaine : l’idée qu’une bibliothèque puisse se définir comme un simple « dépôt de livres », auquel se greffent certaines activités culturelles, ne tient plus la route depuis belle lurette.

Aujourd’hui, lorsqu’il est question de bibliothèques publiques, on parle de 3e lieu, par rapport à la maison, après l’école et le travail. Un lieu qui doit être attrayant, tant par son contenu (collections, services, etc.) que son contenant (ses espaces, son architecture, etc.)

Pour l’UNESCO, les bibliothèques publiques doivent remplir quatre missions essentielles : offrir à leurs citoyens un accès à l’information, à l’alphabétisation, à l’éducation et à la culture. Ce à quoi adhèrent de plus en plus de municipalités, constate l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ).

« Il y a dix ans, quand on voulait montrer de beaux exemples de bibliothèques publiques, on citait la Scandinavie ou l’Australie, rappelle sa directrice générale, Eve Lagacé. Aujourd’hui, on peut citer de beaux exemples, ici même, au Québec. »

Parmi eux : les bibliothèques de Drummondville, Brossard, Pierrefonds-Roxboro, la Maison de la littérature du Vieux-Québec, de même que la bibliothèque Donalda-Charron de Gatineau. Des lieux qui répondent parfaitement aux lignes directrices définies par l’ABPQ en termes de services, d’espace et de personnel à la disposition des usagers.

« ENCORE DU CHEMIN À FAIRE »

Si l’on assiste depuis quelques années à une progression dans la qualité des services offerts dans les bibliothèques publiques, « il reste, malheureusement, encore du chemin à faire avant de pouvoir dire que toutes les bibliothèques offrent suffisamment d’espace, de services et de personnel à tous leurs citoyens », relève Eve Lagacé, en citant le Portrait national des bibliothèques publiques, publié en 2022.

Un portrait dans lequel les bibliothèques de Sherbrooke arrivent en queue de peloton et dont la Ville devra tenir compte dans son Plan de développement, amorcé l’automne dernier, et pour lequel des consultations citoyennes sont prévues.

« Ce qu’on constate, un peu partout au Québec, c’est que les citoyens souhaitent avant tout pouvoir s’approprier leur bibliothèque. » Que ceux-ci puissent y trouver les services et les informations qu’ils recherchent et ce, dans un lieu accessible et agréable à fréquenter.

« En termes d’espaces, ils souhaitent avoir une bibliothèque lumineuse, remplie de lumière. Et ils veulent une bibliothèque où les zones de bruit et de silence peuvent cohabiter… Et ça, c’est une dualité qu’il faut respecter : faire en sorte que les parents puissent amener leurs enfants à la bibliothèque, en permettant aux citoyens qui aiment lire en silence de pouvoir y trouver leur compte aussi. »

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2023-02-04T08:00:00.0000000Z

2023-02-04T08:00:00.0000000Z

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