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Le nouveau Bitfarms, selon Denault

TOMMY BROCHU tommy.brochu@latribune.qc.ca

SHERBROOKE — Le sifflement des trains est le « nouveau Bitfarms », selon le conseiller municipal Marc Denault. L’élu considère que le bruit occasionné par ces engins nuit à la vie de centaines de Sherbrookois et s’engage à faire de cet enjeu son « défi » pour 2023.

« Un dossier de nuisance sonore a été porté à mon attention, a-til mentionné au dernier conseil municipal de 2022. [...] Il s’agit de sifflements à répétition des trains qui affectent la quiétude des citoyens qui vivent autour du lac des Nations. C’est un dossier qui ne relève pas seulement de la Ville de Sherbrooke, mais qui devra être traité en collaboration avec le gouvernement fédéral et le Canadien Pacifique (CP). Je vais rencontrer les citoyens concernés cette semaine et leur apporter mon soutien et celui des membres du conseil. »

« Je pense que ce sera le défi de la prochaine année pour le conseil », a-t-il confirmé.

En entrevue avec La Tribune, Marc Denault dresse un parallèle entre le bruit des trains et celui qui était causé par l’usine Bitfarms avant son déménagement.

« Je pense que la première chose qu’il faut faire comme dans plusieurs dossiers — entre autres Bitfarms —, c’est qu’on doit identifier la responsabilité de tout le monde. Je l’ai mentionné à la députée fédérale Élisabeth Brière. Je lui ai dit que ce serait intéressant que Transports Canada soit là pour connaître sa responsabilité, la nôtre, celle de la compagnie ferroviaire et le champ d’intervention de la police ferroviaire », expliquet-il, ne voulant pas freiner l’usage du train, mais sécuriser et atténuer les impacts sonores.

Il pense qu’en 2023, « des moyens doivent exister au-delà du sifflement, par des aménagements » pour avertir les citoyens de la présence du train.

Raïs Kibonge, conseiller du district du Lac-des-Nations, considère qu’il y a une différence majeure entre le Canadien Pacifique et Bitfarms. « Il y a une entreprise locale et l’autre, elle est beaucoup plus vieille et beaucoup plus grosse. Bitfarms, c’était de compétence municipale. On parlait de zonage, d’urbanisme et de terrain. Le CP, c’est de compétence fédérale. À la place d’avoir des contacts directs, on doit passer par le gouvernement fédéral », estime-t-il.

« Comme c’est une société qui possède des droits qui lui ont été donnés au début du 20e siècle, ce n’est pas facile à contourner. On tente d’en parler avec le fédéral, mais ce n’est vraiment pas facile », poursuit M. Kibonge.

Le conseiller municipal entend parler de ce problème depuis plusieurs années. Il estime avoir reçu une douzaine de plaintes de citoyens, parfois individuelles et parfois groupées.

D’ailleurs, une rencontre réunissant les élus et les citoyens est prévue le 8 mars au bureau de l’arrondissement des Nations.

SIFFLEMENTS QUI DÉRANGENT

Plusieurs citoyens sont constamment réveillés en pleine nuit par les sifflements des trains, déplore Marc Denault. « À 4 h 30 du matin, il y en a. Son intensité dépend bien souvent du conducteur », mentionne-t-il, ajoutant que ce bruit amène « beaucoup de mécontentement », mais que Sherbrooke n’est pas la seule ville à subir cette problématique.

Un dossier d’analyse sur le train de marchandises a été présenté au comité exécutif. « J’espère qu’on prendra l’orientation de se donner une vision pour atténuer les impacts », soulève M. Denault, conscient que tous les problèmes ne pourront pas être réglés en même temps.

Le bruit est particulièrement nuisible près du Marché de la gare, où se trouve le triage du Canadien Pacifique.

Marc Denault affirme qu’il a reçu de nombreuses plaintes en lien avec l’augmentation de l’achalandage ferroviaire. « Cette industrie connaît une croissance. Et c’est favorable, car il y a beaucoup d’exportation, ce qui aide à la richesse économique. Mais ça vient avec des impacts », confirme le conseiller du district du Golf.

Raïs Kibonge confirme que le sifflement est le principal irritant des gens de son secteur.

STATIONNEMENT

Le convoi ferroviaire se stationne parfois sur les rails, confinant le secteur résidentiel de la rue des Quatre-Pins. Il entrave également une piste multifonctionnelle près du lac des Nations, estime Marc Denault.

Nancy Robichaud, conseillère du Lac-Magog, entend aussi parler de ce problème depuis sa campagne électorale. « J’ai neuf traverses en trois kilomètres, donc ils sifflent longtemps et fort. Quand le train arrive de Magog, on l’entend siffler tout le long jusqu’à ce qu’il sorte », déplore-t-elle, souhaitant que plusieurs élus se mettent ensemble afin d’en faire un sujet porteur.

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