LaTribuneSurMonOrdi

Hausse de violences à Saint-Élie

liliA gAUliN lilia.gaulin@latribune.qc.ca

SHERBROOKE — La pandémie a exacerbé la violence dans le secteur de Saint-Élie, à Sherbrooke, si bien qu’un comité de vigie a été mis sur pied afin de diminuer le nombre d’incidents violents. L’agression à coups de bâtons de hockey d’un garçon de 11 ans, survenue vendredi, 27 janvier, illustre que du travail reste encore à faire selon la conseillère municipale du district de Saint-Élie, Christelle Lefèvre.

Au cours des dernières années, les agressions physiques et verbales ont augmenté en flèche dans ce secteur historiquement paisible. « Il y avait un climat de quartier qui commençait à être mauvais », raconte la politicienne.

Elle estime que les jeunes qui ont commis la plus récente agression ont besoin d’aide. « Quand tu fais des actes gratuits, ce n’est pas anodin. Il faut répéter aux parents qu’il y a des ressources et de l’aide s’ils se sentent dépassés par leurs ados. »

Au lendemain de son agression physique, la victime ressentait la douleur reliée aux coups qu’elle a subis. « L’adrénaline a redescendu. Il se sent comme si un dix roues lui avait passé dessus. Il a mal partout. Il a des bleus et est fatigué. Il n’a pas envie d’aller nulle part », mentionne sa mère, Isabelle Gadbois.

La santé psychologique de son fils est la priorité à la suite de l’agression. « Il va avoir une première étape de s’exposer à l’extérieur de la maison quand il va aller à l’école lundi. Il appréhende ça beaucoup, mais l’école est déjà prête à l’accueillir et à le soutenir. »

Mme Gadbois souhaite que l’agression de son fils ne tombe pas entre deux chaises. Elle désire que tous les efforts soient effectués afin d’assurer la sécurité des enfants. « On s’attend à ce que tous les moyens soient mis en place pour retrouver les gens [qui ont commis l’agression]. »

Des actes de toutes sortes ont été posés dans les derniers mois à Saint-Élie. « Ç’a été vraiment progressivement. Au début de la pandémie, les jeunes tournaient un peu en rond, donc c’était un peu innocent. On sonne à la porte et on s’enfuit, donne-t-elle en exemple. Après, ils entraient dans la maison et attendaient de voir si les gens s’en rendaient compte. [Par la suite], ils entraient dans les voitures et faisaient des vols. Quelques rétroviseurs ont été arrachés. [...] Ç’a commencé à prendre plus d’ampleur et à s’attaquer aux personnes. Un petit garçon de neuf ans a été tabassé dans le parc du Plateau. Un autre s’est fait voler son sac d’école. Toutes ses affaires avaient été éparpillées partout dans le parc », raconte-t-elle.

coMiTé De Vigie

Afin de freiner l’escalade de violence, Christelle Lefèvre a fait appel à la Santé publique en 2020 afin de mettre sur pied une Table jeunesse. Les rencontres systématiques ont débuté l’année suivante. « On a réuni des citoyens du quartier, les services de la Ville comme les loisirs, les parcs, les travailleurs de rue, la police communautaire et les maisons des jeunes. La police communautaire faisait également le lien avec l’école du Triolet. Pour les jeunes de nos quartiers, l’école correspondante est le Triolet. [...] Tout ce monde-là a mieux communiqué. L’information circulait mieux. Les interventions étaient plus ciblées. »

Du travail auprès des parents a également été réalisé. « C’était aussi une façon de voir si des parents avaient besoin d’aide. Pendant la pandémie, ça n’a pas été simple. Clairement, il y a des parents qui ont dû être dépassés. Des jeunes de 13-14 ans se sont fait arrêter à 2 h de matin quand il y avait de l’école le lendemain. Les parents [n’étaient] pas au courant que les enfants étaient dehors. »

Selon Isabelle Gadbois, l’heure n’est plus à la discussion, mais à l’action. « Ça va prendre de la surveillance policière, de l’intervention communautaire et de l’intervention psychosociale ou de la télésurveillance. »

UN PAS DANS lA BoNNe DirecTioN

Avec la mise en place de ce comité de vigie, les actes de violence et les méfaits ont grandement diminué, selon ce que rapporte Mme Lefèvre. « Beaucoup d’inventions ont été faites notamment pour encourager les gens à toujours signaler à la police [les incidents] pour que la police communautaire recense bien le phénomène. »

Les différents gestes violents ont eu des répercussions dans la vie des enfants du secteur. « Ma fille a toujours peur d’aller dans la cour d’école quand il y a des ados », souligne M. Gaudreau en ajoutant qu’il tente de la rassurer afin de ne pas généraliser la situation.

Une rencontre du comité de vigie devrait avoir lieu dans les prochaines semaines afin de faire une mise au point en raison de l’agression survenue vendredi.

Samedi, le Service de police de Sherbrooke devait mener une enquête dans le voisinage à la recherche de témoins. Avec la hausse des méfaits, plusieurs résidents du secteur ont installé des caméras sur leur terrain, indique la conseillère.

ACTUALITÉS DE LA SEMAINE

fr-ca

2023-02-04T08:00:00.0000000Z

2023-02-04T08:00:00.0000000Z

https://latribune.pressreader.com/article/281792813177910

Groupe Capitales Media