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La clef du succès : Olivier Adam

SUR LA ROUTE DE LA LHJMQ

JÉRÔME GAUDREAU CHRONIQUE jerome.gaudreau@latribune.qc.ca

Les championnats se gagnent souvent devant le filet. Un rôle ingrat, celui de gardien de but, mais si important. Comme celui du lanceur au baseball ou du quart-arrière au football.

Depuis sa première saison en 2012, le Phoenix souhaite miser sur une certaine constance devant le filet, ce qui n’a pas toujours été le cas. Loin de là. On assiste plutôt au jeu de la chaise musicale.

Il y a d’abord eu l’ère Jacob Gervais-Chouinard, qui sent encore aujourd’hui le caoutchouc.

Ensuite, Evan Fitzpatrick, qui voyait le gardien invité Brendan Cregan lui ravir le poste de numéro 1 à l’occasion.

Échangé à Bathurst, on connaît la suite : Fitzpatrick a soulevé la Coupe Memorial avec le Titan après avoir raté la chance de s’établir à Sherbrooke comme gardien élite dans la LHJMQ. Il aura été néanmoins le gardien le plus utilisé à Sherbrooke depuis 2012.

Il y a également eu Samuel Hlavaj, qui a battu tous les records avant que la pandémie freine l’élan de l’édition 2019-2020 avec l’annulation des séries.

On croyait bien voir finalement Ivan Zhigalov devenir le prochain Hlavaj, mais l’organisation en a décidé autrement : Jakob Robillard est devenu l’homme de la situation. Mais pas pour longtemps.

Samuel St-Hilaire s’est amené cette année avec le chapeau de recrue et a délogé Robillard au poste de numéro 1.

Miser sur une recrue pour gagner le championnat? Du jamais vu. Donc Stéphane Julien a parié sur Olivier Adam en envoyant son autre gardien de 20 ans à Charlottetown.

D’ailleurs, Robillard a bien fait face à ses anciens coéquipiers lors de la visite du Phoenix dans les Maritimes en accordant seulement trois buts... sur 49 lancers.

À son dernier match à Québec, il a bien failli voler la victoire aux Remparts avec une performance de 46 arrêts sur 48 tirs.

Son taux d’efficacité depuis son arrivée à Charlottetown : ,927. À Sherbrooke : ,878.

Facile, maintenir un meilleur taux d’efficacité en recevant deux fois plus de lancers, me direzvous? En effet.

Mais ce qui n’est pas normal, c’est la moyenne de buts alloués par match de Robillard depuis son échange : 2,84 avec une équipe de bas de classement contre 2,95 à Sherbrooke.

Un changement d’air favorable, dans son cas.

L’ARRÊT QUI FAIT TOUTE LA DIFFÉRENCE

Olivier Adam a lui aussi démontré de belles choses.

Il a blanchi les Eagles et les Voltigeurs.

Il présente un dossier de sept victoires, deux défaites et un revers en prolongation au moment d’écrire ces lignes, tout juste avant la partie de vendredi face au Titan.

Son taux d’efficacité a toutefois baissé de ,908 à ,891 depuis son arrivée avec le Phoenix.

Sa moyenne est passée de 2,86 à 2,49. Normal, puisque le Drakkar en arrache et le Phoenix mise tout sur l’actuelle campagne.

Dès le départ, Adam s’est dressé devant sa cage, en répondant d’une merveilleuse façon au défi qui se présentait à lui avec le Phoenix.

Après deux excellents matchs contre les Saguenéens et les Remparts, on a eu droit à une sortie moins étincelante malgré une victoire contre les Huskies et une première contre-performance face aux Voltigeurs.

Le voyage dans les Maritimes s’annonçait difficile. Effectuer 15 heures d’autobus pour se rendre à Sydney au Cap-Breton, c’est toute une aventure pour l’avoir déjà fait.

Malgré tout, Olivier Adam s’est payé un blanchissage au Cap-Breton, mais un défi beaucoup plus imposant l’attendait par la suite à Halifax. Olivier Adam a accordé cinq buts sur 20 tirs dans une défaite du Phoenix.

Le gardien originaire de Drummondville s’est bien repris par la suite contre les dangereux Tigres. S’il n’a pas eu l’appui offensif espéré à Shawinigan dans une défaite de 2 à 1, Adam a pu compter sur les gros canons pour blanchir les Voltigeurs au dernier match avec seulement 12 arrêts.

Puis, s’il est aujourd’hui à Sherbrooke avec le Phoenix, c’est parce que son nouvel entraîneur et directeur général Stéphane Julien l’a vu de près lors de son année de rêve avec les Cantonniers. Et aussi parce qu’il a déjà causé des maux de tête à l’attaque du Phoenix, comme cette saison dans l’uniforme du Drakkar. Probablement que son bon ami Jean-François Grégoire avait également de bons mots sur son gardien de but à Baie-Comeau.

Aujourd’hui, force est d’admettre que le gardien de 20 ans a une certaine pression sur les épaules.

Mais croyez-moi, cette pression ne dérange pas du tout Olivier Adam.

Un gardien de but est constamment sous pression. Dès les rangs mineurs. La pression, Olivier Adam est tombé dedans quand il était petit, comme chez les Cantonniers en grande finale de la Coupe Telus.

À sa dernière saison dans la LHJMQ, le portier considère plutôt cette situation comme une chance unique de terminer son stage junior sur une note parfaite. Une occasion en or de se faire remarquer, lui qui a déjà été invité au camp de développement des Panthers de la Floride.

Face aux Remparts jeudi soir, il a fait preuve d’une belle force de caractère. Après avoir accordé un mauvais but dès le départ, Adam a regagné le vestiaire avec un déficit de 3-0. Il a été brillant par la suite en donnant une chance à son équipe de revenir de l’arrière

De l’autre côté, William Rousseau a connu une sortie difficile. Le portier des Remparts aurait également voulu revoir le lancer menant au premier but de son adversaire.

Les deux équipes recroiseront le fer cette saison et les chances de les revoir s’affronter en séries sont excellentes.

Deux clubs qui misent sur une attaque foudroyante, une défensive d’expérience et deux bons gardiens.

Reste maintenant à savoir lequel effectuera ce fameux arrêt qui fait toute la différence.

Celle entre une équipe championne et une équipe finaliste.

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2023-02-04T08:00:00.0000000Z

2023-02-04T08:00:00.0000000Z

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