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L’eau à coeur

ARIANE AUBERT BONN aabonn@latribune.qc.ca Initiative de journalisme local

VALCOURT — Kathryn Lipke lance un puissant message sur l’importance de protéger l’eau et la nature dans son exposition Waterways, qu’elle vient d’installer au Centre culturel Yvonne L. Bombardier.

Originaire du Dakota du Nord, cette professeure d’arts, retraitée de l’Université Concordia, a fait carrière dans plusieurs pays. Elle habite désormais Mansonville. Depuis trente ans, elle se dit guidée par son amour pour la nature dans sa pratique.

Dans la salle d’exposition, on circule entre photographies, sculptures, présentations vidéos. « J’ai toujours travaillé plusieurs formes d’art, en fonction de ce qu’elles me permettent de dire », explique-t-elle.

Le coeur de son exposition a été inspiré par le Vermont, où elle a vécu une vingtaine d’années. Deux immenses cornets de papier suspendus sont munis d’écrans sur lesquels défile un film.

« Les sidelines englobent la scène en vidéo, qui s’appelle Caress. J’ai engagé une danseuse de ballet qui danse dans l’eau, elle caresse l’eau », dit l’artiste, en expliquant qu’elle exprime ainsi son amour pour la précieuse ressource.

Un peu plus loin, des pierres au sol dessinent le lit d’une rivière. On y retrouve une série de contenants de laboratoire remplis d’eau. « Ces fiasques de laboratoire illustrent bien ce qu’on fait en tant qu’humains : on pollue cette eau précieuse. Les rivières et les cours d’eau sont précieux. Il faut en prendre soin », lance-t-elle.

PROTÉGER SOUS VERRE

Un peu plus loin, trois immenses oeuvres de papier brun-rouge occupent tout le mur. Kathryn Lipke reconnait que celles-ci font contraste avec le reste, beaucoup plus aquatique.

« Earthskins a été réalisée dans mon studio de Montréal. Je travaille avec du papier que je confectionne moi-même selon une méthode japonaise. Cette oeuvre parle du manque d’eau et de pluie. Le rouge symbolise un volcan ou un incendie, ce qu’on fait subir à la planète. »

Et bien au-delà de la protection de l’eau, l’artiste critique aussi l’attitude des humains quant à la protection de l’environnement. Une serre entoure un nid d’oiseau.

L’oeuvre épurée, toute en simplicité, critique certaines méthodes de protection de la nature : « C’est ce qu’on fait à beaucoup d’espèces en danger : on les entoure d’une cloche de verre. »

Exposer au CCYLB de Valcourt donne à Kathryn Lipke l’impression que ses oeuvres sont ancrées dans leur milieu.

« J’aime habiter en campagne, parce qu’on y fait partie intégrante de la nature. Je suis sur les rives d’une rivière, où je peux observer les plantes, les animaux. C’est la première fois que j’expose à Valcourt et je constate que ce centre d’art est spécial. Il fait partie de la nature », dit-elle en pointant par la fenêtre les conifères recouverts de neige.

Partie prenante de l’exposition Écosystèmes, qui réunit trois artistes, Waterways est en cours jusqu’au 16 avril.

ARTS VISUELS

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2023-02-04T08:00:00.0000000Z

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