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Un suspense sans rebondissements

JEAN SIAG

MONTRÉAL — Manoj Nelliyattu Shyamalan. Le nom du réalisateur américain d’origine indienne aux commandes de ce thriller ne vous dit peut-être rien, mais vous connaissez assurément certains de ses films, dont le cultissime Sixième sens, mais aussi L’indestructible ou Signes.

Considéré au début des années 2000 comme un des maîtres du suspense et de la volteface finale, M. Night Shyamalan a connu un creux dans les années qui ont suivi et son étoile a fini par pâlir, ses films faisant chou blanc… Il est revenu en force en 2017 avec Divisé et s’est aussi distingué avec la série Servant.

Son adaptation du roman The Cabin at the End of the World, de l’Américain Paul Tremblay (malgré son nom tout ce qu’il y a de plus saguenéen), est un pas en arrière.

Malgré l’ambiance anxiogène que le réalisateur parvient à créer dans ce huis clos qui se joue dans un chalet isolé, le scénario linéaire demeure assez prévisible. Dès les premières minutes, on sait exactement où il nous mène. Et on s’y rend jusqu’à la fin, après moult circonvolutions. Il n’y a ni surprises ni rebondissements. Quand même décevant pour ce genre de film…

Le récit met donc en scène un couple, formé d’Eric et Andrew (très bons Jonathan Groff et Ben Aldridge), en vacances, tranquille, dans un chalet en forêt, avec sa petite fille Wen (Kristen Cui), lorsque quatre étrangers armés, menés par un certain Leonard (Dave Bautista), cognent à la porte.

Dans les faits, ces personnages incarnent les quatre cavaliers de l’Apocalypse. Ils ont tous eu des visions de fin du monde et ont été « guidés » vers ce chalet. Seule cette petite famille atypique peut mettre fin aux cataclysmes, épidémies, écrasements et autres catastrophes qui secouent le monde.

Comment? En sacrifiant un des membres de la famille. Comment ces quatre messagers de Dieu peuvent-ils prouver que tout cela est vrai? Que feront Eric et Andrew? Et comment se terminera cette rencontre inopinée (ou programmée d’avance)? Tout le moelleux du scénario de Shyamalan est là.

Seulement voilà, le réalisateur laisse ici peu de place à l’imagination dans le déroulement de ce scénario apocalyptique et plante sans doute trop d’indices, qui nous mènent vers la conclusion sans équivoque de ce suspense qui nous laisse sans frissons.

CINÉMA

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2023-02-04T08:00:00.0000000Z

2023-02-04T08:00:00.0000000Z

https://latribune.pressreader.com/article/282703346244662

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