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Mieux vaut planifier !

ENTREVUE ET RÉDACTION : JOHANNE MARTIN

Qui dit nouveau véhicule d’épargne, dit bonne compréhension et surtout, utilisation stratégique de celui-ci. L’arrivée, cette année, du compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) génère son lot de questions. Entrevue sur le sujet avec Nathalie Bachand, planificatrice financière et présidente d’ÉducÉpargne.

Q. Le CELIAPP est notamment assorti d’un délai maximal de 15 ans pour l’achat d’une première propriété. Dans ce contexte, quel est le bon moment pour ouvrir un compte ?

R. Si on prend le cas d’un jeune de 18 ans qui voudrait ouvrir un CELIAPP, il va falloir qu’il utilise le véhicule pour acheter une maison avant l’âge de 33 ans. La probabilité qu’il le fasse à l’intérieur de ce délai est là, mais on doit se demander s’il ne vaudrait pas mieux attendre un peu, peut-être quelques années de plus, pour être sûr que s’il fait plutôt l’acquisition de sa maison à 35 ans, il n’aura pas perdu le droit d’employer le CELIAPP pour son usage réel.

Q. Vaut-il mieux attendre d’avoir des liquidités avant d’opter pour le CELIAPP ?

R. Cet outil a avantage à faire partie d’une stratégie réfléchie. Il ne faudrait pas que les gens se précipitent pour ouvrir un CELIAPP s’ils n’ont pas les liquidités pour l’utiliser à son plein potentiel durant les cinq ou six années qui suivent. À partir du moment où on va de l’avant avec ce régime, les cotisations ne sont pas reportables à l’infini comme pour le REER. Ainsi, le montant maximal reportable s’établit à 8 000 $, soit l’équivalent d’une année de cotisation.

Q. En quoi les règles de qualification au RAP et au CELIAPP sont-elles différentes ?

R. En ce qui concerne le RAP, la qualification – c’est-à-dire de ne pas avoir été propriétaire, mon conjoint et moi, l’année où il est décaissé et les quatre années précédentes – se fait au moment où le véhicule est utilisé. Pour le CELIAPP, c’est au moment où je cotise. Alors si, par exemple, un jeune sans conjoint cotise au CELIAPP et rencontre éventuellement une personne qui a déjà une maison, ça le touche pour employer le RAP, mais pas le CELIAPP.

Q. Une personne qui n’a pas l’intention d’utiliser le CELIAPP pour sa fonction initiale peutelle quand même tirer avantage de ce véhicule d’épargne ?

R. Des gens qui ont vendu leur résidence depuis plus de quatre ans et qui sont en logement, ou encore des personnes qui n’ont jamais eu de maison et qui n’ont pas du tout l’intention d’en acquérir une peuvent cotiser au CELIAPP. Pour eux, l’outil crée une marge de 8 000 $ additionnelle déductible d’impôt, puis au bout de 15 ans, ou au maximum à l’âge de 71 ans, ils le transfèrent dans leur REER. Le CELIAPP devient ainsi un outil d’épargne qui s’ajoute.

Q. Cotiser au CELIAPP de son enfant, est-ce possible ?

R. Je vois beaucoup de parents qui veulent cotiser au CELIAPP de leur enfant. Il n’y a pas de problème, mais il faut savoir que par la suite, il n’est pas possible de contrôler cet argent-là; on doit considérer cela comme un don. On peut suggérer fortement à l’enfant de mettre les sommes dans le CELIAPP, mais celui-ci pourrait, par exemple, décider de le transférer dans son REER et le retirer. C’est donc un don et il faut accepter de ne pas avoir d’emprise.

LA VITRINE | FINANCES PERSONNELLES

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2023-02-04T08:00:00.0000000Z

2023-02-04T08:00:00.0000000Z

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