La DPJ risque une poursuite après la fouille à nu d’adolescents

SHERBROOKE — La DPJ de l’Estrie pourrait bien se retrouver aux prises avec une poursuite en dommages et intérêts pour une histoire de fouille à nu sur plusieurs adolescents hébergés à Val-du-Lac. Un jeune et sa famille songent à cette éventualité, après que l’adolescent ait été fouillé à nu pour des motifs qu’ils jugent déraisonnables en avril dernier.

« Une telle procédure, pour un adolescent, c’est une humiliation », laisse tomber l’avocate de la famille, Me Valérie Assouline. Me Assouline, spécialisée en droit de la jeunesse, est notamment à la barre d’une poursuite contre le CIUSSS de l’Estrie-CHUS dans le dossier de la fillette de Granby.

Selon les faits qui lui ont été exposés, une clé passepartout aurait disparu du centre jeunesse de Valdu-Lac. À ce moment, il y aurait eu « une fouille à nu sur plusieurs jeunes », relate l’avocate, qui note qu’on « les faisait marcher, sauter, tousser », alors qu’ils étaient complètement nus.

« Et savez-vous quoi? On l’a retrouvé la clé et elle n’était pas sur mon client. Il n’a reçu aucune excuse à la suite de cet événement », ajoute-t-elle.

Si elle ne représente qu’un seul jeune jusqu’à maintenant, Me Assouline indique avoir été en contact avec d’autres adolescents présents lors de cet événement et qui pourraient avoir recours à ses services.

Valérie Assouline, bien qu’elle dise comprendre la nécessité des fouilles à nu dans certaines situations à haut risque, demande que cette procédure soit balisée pour l’avenir.

« Je demande une réflexion à la grandeur du Québec sur les raisons qui peuvent justifier une fouille à nu. En ce moment, si un adolescent est soupçonné d’avoir une vapoteuse, on peut le fouiller de cette manière. Feriez-vous ça à votre adolescent, si vous pensiez qu’il a une vapoteuse? » lance-t-elle.

« Je veux qu’on mette des balises, continue l’avocate, que cette procédure en soit une exceptionnelle et qu’elle soit réalisée par des experts. »