LaTribuneSurMonOrdi

Son impulsivité sur le dos des commotions cérébrales

Un ancien joueur du Wild de Windsor écope d’un an de prison pour du harcèlement

TOMMY BROCHU tommy.brochu@latribune.qc.ca

SHERBROOKE — Pour avoir harcelé une personne à plusieurs reprises, Sébastien Roy, un ancien hockeyeur, passera 12 mois à l’ombre. Celui-ci pointe entre autres les commotions cérébrales subies dans son parcours de hockey pour justifier son impulsivité.

Roy, 47 ans, tentait de communiquer avec la personne plaignante par téléphone et par textos. En deux semaines, il a envoyé quelque 400 messages à la victime. « Il passait par plusieurs numéros de téléphone pour joindre la personne. […] Il y a des soirées où il pouvait envoyer 200 messages », indique la représentante du Directeur des poursuites criminelles et pénales dans ce dossier, Me Marie-Line Ducharme.

Le premier événement est survenu au mois de septembre 2022. Il a récidivé en février 2023 et a été remis en liberté. Les derniers faits pour lesquels Roy a plaidé coupable datent du mois de mars.

L’avocate de la couronne note cependant que Roy n’a jamais menacé directement la personne plaignante et n’a jamais commis de voies de fait sur cette victime. « Mais elle ne pouvait pas avoir la paix, précise Me Ducharme. C’était impossible pour elle. La détention fait une énorme différence pour elle. »

« Il pouvait parler de tentative de suicide », explique Me Ducharme, qui note que l’accusé avait même envoyé une photo d’un noeud coulant.

La juge de la Cour du Québec Hélène Fabi a noté plusieurs faits atténuants lorsqu’elle a livré sa sentence. « Lors de son parcours à titre de joueur professionnel de hockey, il a subi de nombreuses commotions cérébrales. À la suite de cela, il a participé à des projets de recherches pour des troubles associés aux commotions. Depuis récemment, il fait des démarches auprès du Centre d’entraide de l’Estrie », explique-t-elle, ajoutant que ses excuses à la personne plaignante lui ont semblé sincères.

Quelque 99 jours de détention provisoire ont été soustraits de sa peine d’un an. Il devra également suivre une probation.

Selon l’avocat de Roy, Me JeanMarc Bénard, la sentence décrétée à son client est « un peu sévère, mais n’est pas déraisonnable ». « Factuellement, il n’y a pas eu de démonstration qu’il y avait eu des éléments de violence. […] Avec les démarches qu’il a entamées, je me serais attendu à une clémence plus marquée », commente-t-il.

Outre les commotions cérébrales, le comportement dépressif de Roy et sa médication inadéquate ont été soulevés au tribunal, indique Me Ducharme.

Le hockeyeur a évolué avec plusieurs clubs de hockey seniors dans différentes ligues au cours des dernières années, peut-on constater sur le site Elite Prospects. En 9 matchs avec le Wild de Windsor en 20182019, il a une mention d’aide et 39 minutes de pénalité. En 30 matchs dans la Ligue de hockey senior AAA du Québec, il a obtenu un point pour 158 minutes de pénalité.

ACTUALITÉS

fr-ca

2023-06-03T07:00:00.0000000Z

2023-06-03T07:00:00.0000000Z

https://latribune.pressreader.com/article/281578065051093

Groupe Capitales Media