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La Coalition priorité cancer sonne l’alarme

JEAN-FRANÇOIS GUILLET La Voix de l’Est

GRANBY — Au cours des deux dernières décennies, le nombre de cas de mélanomes, un type de cancer de la peau, a presque quadruplé au Québec. On parle de près de 500 cas recensés en 1999 à plus de 2000 en 2019. Un constat alarmant qui pousse la Coalition priorité cancer à réclamer des actions rapides et concrètes des municipalités, notamment en Estrie, puis du gouvernement provincial, afin de freiner la progression de cette maladie sournoise qui fait des milliers de victimes.

Une des grandes préoccupations de la Coalition est la banalisation du cancer de la peau et des dangers des rayons UV dans la population. « Souvent, quand on parle à M. et Mme Tout-le-Monde, on entend que ce type de cancer n’est pas si grave. Que c’est uniquement un petit grain de beauté que l’on va enlever. C’est vrai qu’il y a un bon taux de survie. Mais ça ne veut pas dire que la qualité de vie n’est pas affectée. Et encore faut-il que ce soit dépisté à temps », clame la directrice générale de la Coalition priorité cancer, Eva Villalba.

Parmi les actions à poser, les municipalités devraient installer des distributrices de crème solaire dans les parcs et les piscines publiques, indique Mme Villalba.

Le maire de Bromont, Louis Villeneuve, est d’avis que cet enjeu n’est pas de juridiction municipale. « Le cancer de la peau, on est tous sensibles à ça. C’est un fléau, ditil. Mais c’est un problème de santé publique. On est prêts à collaborer avec le CIUSSS de l’Estrie si leurs équipes veulent venir installer des bornes de crème solaire et gérer leur approvisionnement. »

La mairesse de Granby, Julie Bourdon, abonde dans le même sens que son homologue à Bromont. « Je ne pense pas que c’est une responsabilité des Villes de mettre ça en place. C’est vraiment de la santé publique. »

ZONES D’OMBRE

Selon la directrice générale de la Coalition, les municipalités doivent aussi aménager plus de zones d’ombre pour protéger la population des rayons ultra-violets.

La mairesse de Granby, Julie Bourdon, se dit « sensible » à la bonification de telles zones sur le territoire de Granby. Autant dans des lieux existants que dans des projets à venir. Elle cite en exemple le second parc de planches à roulettes de la municipalité, aménagé à côté d’un boisé. Idem pour le bâtiment du centre aquatique qui « crée une ombre naturelle autour de la piscine extérieure ». « C’est de cette manière que l’on développe maintenant les projets. »

ENJEU PRIORITAIRE

La Coalition réclame aussi que le gouvernement provincial fasse du cancer de la peau un enjeu prioritaire de santé publique. « On veut des objectifs clairs du gouvernement pour réduire les cancers évitables, fait valoir Eva Villalba. Et ça passe entre autres par de simples gestes comme la sensibilisation des familles à porter de la crème solaire. »

L’un des gestes concrets que devrait poser le gouvernement provincial est d’interdire les salons de bronzage, comme l’a entre autres fait l’Australie.

« En 2019, on a dépassé 2000 cas de mélanomes au Québec. C’est énorme. On blâme beaucoup les salons de bronzage. Ça n’apporte aucune plus-value à la société. On les a interdits il y a 10 ans pour les enfants parce qu’on reconnaît que ça cause le cancer. Ça fait en sorte que des gens sont défigurés et meurent de mélanomes. Ça détruit des vies, fait valoir Mme Villalba. Alors, il faut agir. »

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2023-06-03T07:00:00.0000000Z

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